L’au-delà du plaisir: une lecture de Nietzsche et Freud

Résumé: Ce que nous avons cherché à démontrer tout au long de ce travail s’énonce essentiellement ainsi. L’au-delà du plaisir, tel que nous l’entendons chez Nietzsche, relève de la dynamique des pulsions de vie et de mort qui, dans leur jeu d’inclusion, d’imbrication, de rupture et de frayage, ne cessent de se mesurer, de se […]

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Résumé: Ce que nous avons cherché à démontrer tout au long de ce travail s’énonce essentiellement ainsi. L’au-delà du plaisir, tel que nous l’entendons chez Nietzsche, relève de la dynamique des pulsions de vie et de mort qui, dans leur jeu d’inclusion, d’imbrication, de rupture et de frayage, ne cessent de se mesurer, de se surmonter, de se surpasser et de se répéter, dans la différence. Le texte, ou l’écriture, fonctionne ici comme le lieu privilégié, ou se développent et croissent les impulsions menant à la destruction-construction continuelle des perspectives, des interprétations, des significations, bref au nouement-dénouement perpétuel du sens. Ceci pose, les apports de la psychanalyse, et les découvertes de Freud en particulier, y sont pour beaucoup dans cette formulation. Notre lecture de Nietzsche se déploie en quatre mouvements fondamentaux. Dans un premier chapitre, nous essayons de montrer qu’il y a un au-delà du plaisir déjà dans les tout premiers écrits, qui appartiennent à l’époque de “la naissance de la tragédie”. Mais un pas supplémentaire se fait nécessaire, dans la mesure où il faut tenter de définir ce qu’est plaisir et déplaisir dans le texte nietzschéen. Cette question fait l’objet du chapitre ii. Dans un troisième chapitre, nous examinons le phénomène de l’éternel retour, qui se présente comme une autre face ou une autre modalité de la compulsion de répétition. Dans le quatrième et dernier chapitre, nous donnons pour cadre de référence à notre réflexion la question du déploiement des pulsions, prises dans leur jeu inlassable d’inclusion, de création et destruction continues. Somme toute, Nietzsche et Freud développent deux itinéraires de la transgression, c’est-à-dire une transgression radicale, de type symbolique ou éthique, qui affirme ce qu’elle nie et remet en question les grands partages du discours métaphysique, tels que vérité et illusion, le même et l’autre, folie et raison, foi et savoir, le bien et le mal. Une telle transgression est défi et acceptation, côtoiement de l’impossible et ouverture de possibles inédits. Elle se manifeste principalement sur le mode majeur d’une transgression foncière, qui vise à inverser valeurs et modèles et à les recréer au nom d’un au-delà du plaisir.
 
Abstract: What we have tried to develop in this work may be summarized as follows. Beyond pleasure, as we understand it from Nietzsche’s perspective, results from the dynamics of the life and death drives, which, by an interplay of inclusion, imbrication, rupture and facilitation, are constantly fighting, outdoing and overcoming each other through repetition and difference. The text functions as the privileged place where the drives and the instincts unfurl and grow by means of a continuous destruction-construction of perspectives, interpretations, reevaluations, in short, through a network of signifiers and signified. Consequently, the contributions of psychoanalysis, and Freud’s insights in particular, have played a fundamental role in the elaboration of this reflection. Our reading of Nietzsche unfolds according to four essential movements. Thus, in the first chapter, we try to show that there is a beyond pleasure already in his first writings, that is, those belonging to the period of “the birth of tragedy”. However, a supplementary step is necessary in order to explain, or to try to explain, what pleasure and unpleasure mean in the libidinal economy of Nietzsche’s texts. This is the subject of chapter ii. In the third chapter, we examine the phenomenon of eternal return, which is another face, or another expression, of the compulsion to repeat. In the last chapter, we center our attention on the question of the drives, as they expand through an unceasing play of encroachment, inclusion, cooperation, creation and destruction simultaneously. Finally, Nietzsche and Freud present us with two itineraries of transgression. It is a radical, symbolic and ethical transgression, in the sense that it affirms what it denies and brings into question the great divisions, or oppositions, of the metaphysical tradition, such as truth and illusion, the same and the other, madness and reason, faith and understanding, good and evil. Therefore, this type of transgression manifests itself as a fundamental one, since it overthrows values and models and, at the same time, recreates them in the name of a beyond pleasure. Accordingly, the discontinuity issued from the eternal return is the mythical name which, paradoxally, displaces and, possibly, determines this beyond.

Prof. Dr. Rogério Miranda de Almeida
Doutor em Filosofia e teologia

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